On pourrait
écrire une encyclopédie sur les petits mâts,
intermédiaires entre les simples perches et les grands
pylônes. Selon qu'ils sont autoportants ou haubannés,
petits ou grands, en bois ou en métal... Suivant leur
lieu d'installation (au sol, sur un toit...) et leur faculté
d'être démontables ou non, transportables sur un
point haut ou installés pour longtemps. La présente
page ne décrit qu'un cas particulier qui regroupe quelques
considérations, quelques idées et quelques solutions
que chacun adoptera, adaptera ou rejettera.
Le but
L'objectif, tout simple, est de supporter
le point d'accrochage d'une antenne filaire (une Lévy
de 2 x 21m). Un grand arbre aurait pu suffire mais le plus proche
était un peu trop loin et situé dans un petit bois
avec d'autres arbres sur le trajet de la ficelle qui auraient
pu poser des problèmes par la suite. La chute d'une branche
morte sur une antenne ou un grand coup de vent dans les branches
qui s'agitent peut jeter à bas une filaire plus facilement
qu'une grosse tempête.
Le point d'accrochage doit être situé le plus haut
possible. Ici on se contentera d'un peu moins de 12m.
Il fallait éviter au maximum les haubans.
La solution
La récupération d'un tronçon
de mât triangulé en tube d'acier galvanisé
a fourni la solution. Il a une longueur de 6 mètres et
se termine par un tube dans lequel on emmanche une perche en
alliage léger d'un diamètre de 50 mm. La section
triangulaire du mât à un côté de 20
cm, les trois tubes d'acier sont réunis par des traverses
espacées de 43 cm et qui permettent de grimper sans difficultés
; des renforts en diagonale assurent la rigidité de l'ensemble.
Le tronçon de 6 m pèse 22 kg.
En principe ce genre de mât nécessite un haubannage,
il n'est pas autoportant. Mais il s'avère qu'il est parfaitement
possible de monter jusqu'à 6 mètres sans risque
majeur, à condition de ne pas être trop corpulent
et de ne pas opérer un jour de tempête... Et à
condition, bien sûr, que les tubes soient sains et que
la fixation au sol soit sérieuse.
Le massif
Comme le sol est très stable,
ni sablonneux, ni marécageux, un massif de 80 x 80 et
d'une profondeur de 80c m également suffit largement pour
ce genre d'installation. Le volume représente un demi
mètre-cube de béton soit une masse de plus d'une
tonne. La ferraille noyée dans le béton n'a pas
d'autre but que de permettre la fixation d'un cadre mécano-soudé
sur lequel est boulonné le mât à l'aide de
deux brides. Sur les photos ci-dessous on voit que ce cadre est
très sur-dimensionné : deux fer en U de 100x50
dépassent de 900 mm, les brides qui maintiennent le mât
sont en fer plat de 50x4 mm.
Pour maintenir le ferraillage pendant le coulage du béton,
deux piquets de fer en T ont été plantés
à coup de masse dans le fond de la fouille, ils participent
également à l'accrochage du massif dans le sol.
Le ferraillage noyé dans le béton a été
soudé à l'arc sur ces deux piquets.
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Le pied du mât est relié
à un piquet avant d'être dressé puis déplacé
par petits bonds sur la plate-forme en béton. La hauteur
du cadre est de 90 cm |
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Le mât est fixé
sur le cadre à l'aide de deux brides |
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La perche de 6 mètres
en dural est emmanchée dans le tube au sommet du mât. |
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Haubannage ?
S'il est possible et n'est pas gênant,
rien n'empêche de haubanner ce petit mât à
son sommet avec trois fils d'acier tendus arrimés solidement
dans le sol à leur extrémité. Dans ce cas
on pourra demander beaucoup à ce petit mât. Mais
l'encombrement des haubans qui sont toujours là où
on ne les attend pas et de leurs piquets d'arrimage qui gênent
le passage de la tondeuse à gazon, font qu'on pourra se
passer d'eux même pour monter une beam 50 MHz à
5 éléments, sauf circonstances exceptionnelles.
Dressage du mât
Dresser
un bout de mât de 6 mètres et de 22 kg ne pose pas
de problèmes quand on est plusieurs. Si on doit le faire
seul, c'est un peu plus long car il faudra remplacer les copains
par des piquets.
Dans ce cas précis il n'était pas possible de dresser
le mât directement à l'endroit de fixation (repère
"B" sur les dessins). Il a donc fallu le dresser à
un mètre de distance puis le riper en rallongeant certains
haubans tout en en raccourcissant d'autres. Il n'y avait pas
de vent ce jour-là.
Voici la procédure utilisée pour dresser le mât
triangulaire seul.
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Le pied du mât est relié
à un piquet "0". Trois cordes de 20m au minimum
sont accrochées au sommet du mât. Les cordes 1 et
2 sont nouées à des piquets situés à
12m du piquet 0 de façon à ce qu'elles fassent
14m quand elles seront tendues. L'angle 1-0-2 doit être
de l'ordre de 120 degrés. La corde 3 est encore libre. |
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Lever le mât à
bout de bras comme s'il s'agissait d'une échelle. Lorsque
le mât est vertical, les cordes sont presque tendues. |
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Et lorsque les cordes sont
tendues, le mât est suffisamment incliné pour tenir
tout seul. Sans perdre de temps on arrime la corde 3 à
son piquet planté à 12 mètres du pied du
mât, lui aussi, de façon à ce que l'angle
1-0-3 fasse également 120 degrés (de même
que l'angle 2-0-3). La sécurité est assurée
On va pouvoir libérer le pied du piquet 0, redresser le
mât pour amener son pied en "B" et le redresser
en jouant sur la longueur des cordes. |
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