Voir aussi : L'induction
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Historique
La bobine de Ruhmkorff est un générateur
électrique permettant d'obtenir des tensions très
élevée (plusieurs milliers ou dizaines de milliers
de volts) à partir d'une source de courant continu à
basse tension : un accumulateur 12 volts, par exemple. Elle a
été conçue vers 1850 par Heinrich
RUHMKORFF, mécanicien de précision parisien
d'origine allemande. Auparavant Charles Grafton PAGE aux USA et
Antoine MASSON
en France avaient réalisé des appareils similaires.
Ruhmkorff apporta à la bobine de Masson les perfectionnements
nécessaires pour répondre aux besoins, à
la fois du milieu médical et des physiciens, d'une source
de courants à très haute tension.
Sur la photo ci-contre on remarque les deux bornes de sortie "HT"
placées sur le dessus de la bobine.
1831 - FARADAY réussit à induire dans un courant
dans un circuit électrique secondaire.
1832 - Joseph HENRY observe l'étincelle se produisant à
l'ouverture d'une circuit électrique et nomme ce phénomène
extra-courant de rupture. C'est la découverte de
l'aut-induction.
1835 - Charles Grafton PAGE expérimente un auto-transformateur.
1837 - Nicholas Joseph CALLAN réalise le premier transformateur
composé d'un primaire et d'un secondaire.
1838 - PAGE construit une bobine d'induction qui peut être
considérée comme l'ancètre de la bobine de
Rhumkorff.
1845-1850 Antoine Masson et Louis Bréguet fabrique une
bobine d'induction à ace verticale.
1851-1856 Heinrich RUHMKORFF met au point la bobine qui porte
son nom en se basant sur les travaux des ses prédécesseurs
et en fait un instrument scientifique performant qu'il commercialise.
Fonctionnement
Le principe de la bobine de Ruhmkorff
est celui d'un transformateur élévateur de tension
constitué d'un enroulement primaire '''P''' et d'un enroulement
secondaire S. Le primaire est constitué de quelques
dizaines de spires de fil de cuivre isolé d'un diamètre
assez gros (de l'ordre du millimètre) tandis que le secondaire
est constitué de plusieurs dizaines voire centaines de
milliers de tours de fil très fin (quelques dixièmes
de mm). Les deux enroulements sont bobinés autour d'un
noyau magnétique N constitué de fils de fer doux
réunis en faisceau. Le fait de diviser le noyau permet
de limiter les pertes fer par courants de Foucault. Les
spires de l'enroulement secondaire doivent être soigneusement
isolés entre eux pour éviter le claquage
de l'enroulement par surtension suivi de la destruction de l'isolation
des spires et formation d'un court-circuit.
Si l'enroulement primaire P est parcouru par un courant
variable (un courant continu produit par un accumulateur et commandé
par un interrupteur Int), la variation de champ magnétique
induit dans l'enroulement secondaire S une tension dont
la valeur est proportionnelle au rapport du nombre de spires de
S par le nombre de spires de P. Ce rapport de
transformation est très grand pour la bobine de Ruhmkorff,
ce qui permet d'obtenir des tensions de plusieurs kilovolts. C'est
à la coupure du courant (ouverture du circuit primaire)
que la tension induite est la plus élevée et produit
une étincelle entre les bornes sphériques de l'éclateur
Ec.
La formation de l'étincelle se traduit par la production
dans le circuit d'une série d'oscillations électriques
amorties dont la période fut calculée en 1853 par
William Thomson. Cette décharge oscillatoire s'accompagne
de l'émission d'ondes électromagnétiques
amorties qui furent étudiées par Rudolf Hertz en
1887.
Le trembleur
Pour produire des étincelles
en permanence il a suffi à Ruhmkorff de découper
le courant circulant dans l'enroulement primaire à l'aide
d'un trembleur, un système interrupteur mis au point
par l'Allemand Christian Ernst NEEFF. Le principe est le même
que celui de la sonnette électro-magnétique :
- premier temps : le courant fourni par l'accumulateur
accu passe par le contact c et traverse la bobine
P.
- deuxième temps : un champ magnétique se
forme dans le noyau qui se comporte alors comme un aimant et attire
la palette magnétique m fixée à l'extrémité
d'une lame-ressort r fixée au point o.
- troisième temps : la lame ressort s'écarte
du contact C et la circulation du courant dans le primaire
s'interrompt brutalement. L'étincelle de l'extra-courant
de rupture est absorbée par le condensateur cond.
Le champ magnétique dans le noyau disparaît.
- quatrième temps : la palette m n'est plus
attirée par le noyau, la lame-ressort r revient
en contact avec c, le courant peut passer à nouveau.
Le temps séparant deux coupures du circuit est appelé
période de découpage. Il dépend de
nombreux paramètres (attraction du noyau, raideur du ressort...)
et peut être ajusté à l'aide de la vis de
réglage V. Il est de l'ordre de la milliseconde,
ce qui correspond à une fréquence de découpage
de 1000 hertz.
L'ajout du condensateur cond aux bornes du contact C
a été proposé en 1853 par Hippolyte Fizeau.
Les principes décrits ici sont ceux utilisés dans
un moteur à explosion pour produire l'étincelle
au niveau des bougies d'allumage.