Voir aussi : Force
électromotrice - Les
accumulateurs -
Les accumulateurs au plomb
Inventé en 1859 par Gaston Planté, c'est sans
doute l'accumulateur le plus répandu, surtout dans les
applications où sont demandés :
- une forte intensité (plusieurs centaines d'ampères
au démarrage d'un moteur d'automobile)
- une grande capacité de stockage (alimentation électrique
de secours...)
Son principal concurrent est l'accumulateur Cadmium-Nickel (ou
Ni-Cd, Nicad...). Par rapport à ce dernier les caractéristiques
principales sont :
- entretien plus contraignant
- plus fragile
- dégage de l'hydrogène inflammable
- ne peut être retourné (cas des batteries à
électrolyte liquide)
- capacité massique plus faible (en Wh/kg)
- meilleur marché (à capacité égale)
- rendement plus élevé.
- résistance interne plus faible (quelques centièmes
à quelques millièmes d'ohms).
Dans les accumulateurs au plomb sans entretien, l'électrolyte
liquide est remplacé par un gel et il n'est plus nécessaire
de contrôler le niveau de l'électrolyte.
Principe
Un accumulateur au plomb est constitué d'un bac isolant,
étanche et résistant aux chocs contenant de l'acide
sulfurique dilué dans de l'eau dans lequel trempent deux
électrodes à base de plomb : la cathode et l'anode.
La densité de l'électrolyte dépend de la
charge et varie de 1,1 (accu déchargé) à
1,28 (accu chargé). La densité moyenne étant
de 1,25, elle se mesure à l'aide d'un densimètre
(pèse-acide) que l'on trouve à bon marché
dans les boutiques d'accessoires pour l'automobile (voir ci dessous).
Pendant la charge :
- Electrode négative (cathode -) : la litharge (oxyde de
plomb PbO) se transforme en plomb (Pb). Production d'oxygène.
- Electrode positif (Anode +) : le minium (oxyde de plomb Pb3O4)
s'oxyde en PbO3. Production d'hydrogène.
Théoriquement oxygène et hydrogène se recombinent
tandis que le sulfate de plomb qui se forme pendant la réaction
disparaît. En pratique une partie de l'eau disparaît
sous forme de dégagement d'oxygène et hydrogène
et du sulfate de plomb se dépose petit à petit ce
qui conduit à la détérioration lente de la
batterie.
La charge d'un accumulateur au plomb
Un chargeur simple convient parfaitement. L'idéal est qu'il
possède un ampèremètre et un dispositif de
limitation du courant. Brancher d'abord les pinces de sortie (rouge
au + et bleu ou noir au - de la batterie) du chargeur sur la batterie
avant de mettre ce dernier sous tension
Un accumulateur au plomb se charge lentement et à une intensité
maximum que l'on peut calculer en divisant par 10 sa capacité
en Ah. Par exemple on chargera une batterie de 40 Ah avec une
intensité de 4 ampères maximum.
Au bout d'une douzaine d'heures on peut vérifier que le
dégagement de gaz n'est pas trop important en ouvrant les
bouchons. Attention aux projections d'acide. Mesurer la tension
à vide qui peut atteindre 2,2 volts par élément
(13,2 V pour une batterie de 12 volts.
Précautions d'emploi
L'utilisation d'une batterie au plomb exige le respect de quelques
règles de sécurité.
- En fin de charge il arrive qu'un bouillonnement apparaisse.
Il s'agit d'hydrogène qui se dégage. C'est un gaz
hautement inflammable qui peut former un mélange détonnant
si sa concentration dépasse 5%.
Précaution : ventiler le local où s'effectue la
charge, ne pas fumer ni utiliser des appareils pouvant provoquer
des étincelles (perceuse électrique, par exemple).
- L'acide sulfurique est un des acides les plus corrosifs. A la
concentration utilisée dans les batteries il peut quand
même provoquer des brûlures sur la peau et il détruit
les fibres textiles comme le coton. La plupart des métaux
sont corrodés par ses vapeurs.
Précaution : ne pas renverser une batterie ni chercher
à l'ouvrir. En cas de fuites essuyer immédiattement
les gouttes avec un chiffon à jeter, rincer abondamment
ou neutraliser avec une solution basique.
Utiliser les circuits de recyclage pour se débarrasser
des accumulateurs usagés.
Vérifier régulièrement le niveau d'électrolyte
et complèter le niveau des éléments avec
de l'eau déminéralisée. Les plaques doivent
toujours être recouvertes de quelques millimètres
d'électrolyte, pas plus. Ne pas rajouter d'acide sulfurique.
Nettoyer les cosses et les enduire de graisse au silicone. si
des remontées de sulfate de plomb apparaissent (sulfatation
ou "sels grimpants") la batterie commence à se
détériorer.
Vérifier que les bouchons ne sont pas étanches au
gaz et laissent s'échapper l'hydrogène pour éviter
une surpression à l'intérieur de l'élément
mais qu'ils sont bien étanches à l'électrolyte.
Ne pas laisser trop longtemps une batterie déchargée
et recharger régulièrement une batterie inutilisée.
Etat de charge d'une batterie au
plomb
Mesurer la densité de l'électrolyte à l'aide
d'un pèse-acide. En dessous de 23 degrés Baumé
(d=1,19) la batterie est déchargée.
Au dessus de 30 degrés Baumé (d=1,26) on considère
qu'elle est chargée. Le tableau de correspondance ci-dessous
ne concerne que l'acide sulfurique.
° Baumé | densité H2SO4 |
13 | 1.099 |
14 | 1.107 |
15 | 1.116 |
16 | 1.125 |
17 | 1.134 |
18 | 1.143 |
19 | 1.152 |
20 | 1.161 |
21 | 1.170 |
22 | 1.180 |
23 | 1.190 |
24 | 1.200 |
25 | 1.210 |
26 | 1.220 |
27 | 1.230 |
28 | 1.241 |
29 | 1.252 |
30 | 1.262 |
31 | 1.274 |
32 | 1.285 |