Voir aussi : Le
condensateur -
Petite expérience simple
Comme
on peut le vérifier simplement à laide du
montage ci-contre, un condensateur ne laisse pas passer le courant
continu : lampoule reste éteinte, montrant que le
courant ne circule pas, bloqué par le diélectrique
du condensateur. On peut en déduire qu'un condensateur
présente une résistance très élevée,
théoriquement infinie, au courant continu.
Matériel :
- source d'alimentation à courant continu ; tension de
4 à 6 V
- condensateur électrochimique d'une capacité minimum
de 1000 µF et de tension de service supérieure à
16 volts.
- ampoule de lampe de poche (1,2 à 3,5 volts). Intensité
la plus faible possible
- l'interrupteur peut être simulé en branchant ou
débranchant une connexion manuellement.
Deuxième essai
Remplaçons
simplement l'ampoule par un indicateur de passage du courant plus
sensible : un milliampèremètre, en l'occurrence
un contrôleur universel branché sur le calibre 100
ou 500 mA continu. Il importe d'utiliser un contrôleur à
aiguille car ce qui va nous intéresser est beaucoup plus
le mouvement de l'aiguille que la valeur indiquée.
Au moment ou le circuit est fermé on observe une brutale
déviation de l'aiguille qui revient ensuite assez rapidement
à zéro. Il est possible de ralentir le phénomène
en utilisant un condensateur de forte capacité (100000µF)
ou en mettant une résistance en série dans le circuit.
On peut alors relever la courbe ci-dessous. C'est la représentation
graphique de la variation d'intensité dans le condensateur
en fonction du temps.
Courbe de l'intensité pendant la charge
On peut
décomposer la courbe en plusieurs parties :
- A : le circuit est ouvert, le courant est nul.
- B : à l'instant t on ferme le circuit et
un fort courant traverse instantanément le condensateur.
- C : le courant commence à décroître,
d'abord très vite puis de plus en plus lentement au fur
et à mesure que le temps passe (partie D).
On a l'impression que l'aiguille ne reviendra jamais à
zéro, le courant tend vers une valeur nulle sans jamais
l'atteindre.
Tension au bornes du condensateur pendant la charge
Le montage
ci-contre permet d'observer la variation de tension aux bornes
du condensateur pendant la charge du condensateur. Une résistance
R limite le courant traversant le condensateur et ralentit
sa charge, ce qui permet d'observer plus tranquillement le phénomène.
Pour un condensateur C de 2200µF on prendra R
égale à 1000 ohms environ, ainsi la charge dure
plusieurs secondes.
Comme pour l'expérience précédente on commencera
par décharger le condensateur en court-circuitant ses bornes
pendant quelques secondes.
La courbe de charge du condensateur ressemble à celle de
la figure ci-dessous. On remarquera l'air de famille de cette
courbe avec celle de l'intensité traversant le condensateur
lors de la charge. Il y a toutefois une différence fondamentale
: le courant est maximum lorsque la tension est minimum, au début
de la charge, tandis que le courant est quasiment nul lorsque
la tension aux bornes du condensateur approche la tension de la
pile.
Influence des valeurs de R et de C
Celui
qui dispose des condensateurs et résistances de valeurs
différentes pourra effectuer une série d'expériences
en faisant varier d'abord la valeur de la résistance R
et ensuite la capacité C du condensateur. On devine
qu'un condensateur de 100µF mettra moins de temps à
se charger qu'un de 2200µF. De même, on se doute qu'une
résistance de 1000 ohms, en s'opposant plus énergiquement
au passage du courant allongera la durée de la charge du
condensateur.
Sur la figure ont été tracées les courbes
de charge (tension U aux bornes de C en fonction
du temps) de deux couples R-C. Pour la même valeur de C
la courbe (1) correspond à une résistance environ
deux fois plus faible que celle de la courbe (2).
Energie stockée dans un condensateur
Un condensateur emmagasine de l'énergie, pour s'en convaincre il suffit de charger un condensateur de très forte capacité (100 mF soient 100 000 µF) avec une pile de 4,5 volts et de brancher l'ampoule de lampe de poche correspondante aux bornes du condensateur pour que celle-ci s'éclaire pendant deux ou trois secondes. Cette quantité d'énergie (assez faible) peut être conservée pendant très longtemps. En tant que réservoir d'énergie on ne peut comparer un condensateur à un accumulateur, ce dernier utilise une réaction chimique, phénomène complètement différent de celui qui se produit dans le condensateur. En contrepartie un condensateur peut supporter un nombre théoriquement infini de cycles charge-décharge et ce, à des tensions qui peuvent dépasser des centaines de volts, s'il a été conçu pour cela, bien sûr. Voir Le condensateur.
Précautions
Les condensateurs de valeurs supérieures
à 1 µF sont la plupart du temps polarisés,
c'est à dire qu'une des deux électrodes doit être
reliée au + et l'autre au - de la pile sous peine de détérioration
du condensateur. Leur utilisation avec des courants variables
doit être effectuée en respectant cette règle.
En général ces condensateurs ont des tensions de
service plutôt faibles : 10 volts et parfois moins. Il importe
de ne pas les soumettre à des surtensions même brèves.
Le filtrage du courant redressé dans une alimentation haute
tension (pour appareils à tubes, par exemple) est assuré
par des condensateurs. Plusieurs heures après mise hors
tension de l'alimentation les condensateurs de filtrage peuvent
encore être chargés à des tensions atteignant
plusieurs centaines de volts donc très dangereuses pour
la durée de vie de l'expérimentateur.