Voir aussi : électromagnétisme
- Le tore ferrite - le
ferrite - caractéristiques
de quelques tores Amidon - Self HF
sur tore en poudre de fer - Les
courants HF : L'effet de peau ou effet pelliculaire (skin effect)
-
Plutôt que "tore ferrite" il faudrait lire "tore
ferromagnétique" mais les radioamateurs utilisent
le terme ferrite pour désigner aussi bien les tores en
ferrite que ceux fabriqués à l'aide de poudre de
fer. Le principe du bobinage est le même mais le choix du
matériau dépendra de la gamme de fréquence
et de la sélectivité souhaitée.
Particularités de l'utilisation
des tores
L'utilisation de tores pour la
réalisation de selfs présente plusieurs avantages
:
- le circuit magnétique fermé limite fortement le
couplage avec les circuits environnants, donc les fuites de HF
et les entrées de signaux parasites. Il n'est généralement
pas nécessaire de blinder les bobinage sur tores.
- le support du bobinage est stable et robuste, facile à
fixer sur le module
- la haute perméabilité du noyau permet d'obtenir
une même inductance avec un nombre réduit de spires,
donc avec un meilleur facteur de surtension puisque la résistance
du conducteur (essentiellement par l'effet de peau) est beaucoup
plus faible. Par la même occasion l'encombrement de la self
est nettement plus faible que celle d'une bobine sans noyau.
Deux phénomènes peuvent provoquer un mauvais fonctionnement
d'un bobinage sur tore magnétique : la saturation du noyau
et son élévation de température. Le choix
du matériau et le dimensionnement correct du tore permettent
de réduire ces risques.
Saturation
- produite à la fois par la composante continue traversant
le bobinage et le courant alternatif
- La perméabilité diminue quand on approche la saturation
Température
- augmentation produite à la fois par les pertes dans le
cuivre et dans le noyau magnétique
- les pertes dans le noyau ne dépendent pas du courant
continu traversant le bobinage, par contre elle augmente en même
temps que la fréquence, la température et l'induction.
- Les effets de l'augmentation de température dépendent
beaucoup du matériau. Une température excessive
peut "griller" le tore, il convient de le dimensionner
correctement en fonction de la puissance.
Echauffement d'un tore
L'augmentation en degrés C du noyau d'un tore est en gros
proportionnel aux pertes totales à l'intérieur du
bobinage :
- pertes magnétiques dans le noyau
- pertes cuivre dans les fils
et inversement proportionnel à la surface périphérique
du tore (souvent indiquée dans les catalogues).
La température du bobinage dépend aussi de la ventilation
autour du bobinage, de la température ambiante, de la présence
d'un isolant supplémentaire ou de l'imprégnation
du bobinage.
Choix du matériau
Bande de fréquence
Deux cas peuvent se présenter :
- circuit sélectif, bande de fréquence étroite
: utiliser de préférence des tores en poudre de
fer
- transformateur à large bande : prendre des tores en ferrite
Pour les circuits sélectifs, le meilleur résultat
sera obtenu si la bande de fréquences utile est comprise
dans la plage d'utilisation du matériau.
Exemple : T50-2 ou T50-7 pour un usage entre 3 et 30 MHz
Note : en dessous de 2 MHz les tores en ferrite conviennent bien
pour réaliser des circuits sélectifs.
Puissance
La section du noyau détermine la puissance que pourra transmettre
le transformateur ou la self. Si l'enroulement est traversé
par un courant continu, celui ci fera augmenter l'induction dans
le noyau, on en tiendra compte pour le calcul de l'induction.
La température du noyau augmente d'une valeur proportionnelle
à la puissance transmise et inversement proportionnelle
à sa section. Si la température risque de dépasser
70 °C en permanence pour un noyau en ferrite, on aura intérêt
à choisir un tore de plus grande dimension. Une température
trop élevée peut changer de façon irréversible
les caractéristiques d'un tore en ferrite. Les tores en
poudre de fer sont également sensibles aux variations de
températures mais ils retrouvent normalement leur caractéristiques
après refroidissement.
Nombre de spires
Le nombre de tours nécessaire pour obtenir l'inductance
désirée dépend à la fois des dimensions
du tore et du matériau choisi. Mais ce nombre de tours
est limité par deux facteurs : la section de la ligne ou
du fil et le diamètre du trou. Pour les utilisations en
HF, on cherche à réduire les capacités parasites
en bobinant des spires non jointives et en gardant un espace suffisant
entre les extrémités de la self. Cette contrainte
est en fait déterminante pour le choix du tore.
Calcul de l'inductance
Une règle de base dit que la réactance de la bobine
la plus petite d'un transfo à large bande doit être
au minimum 4 fois plus grande que l'impédance de la charge
à la fréquence d'utilisation la plus faible (voir
la page Réactance).
Exemple :
L'enroulement à bobiner sera connecté à une
charge de 50 ohms entre 10 et 30 MHz. Le calcul sera effectué
à 10 MHz pour une réactance de 200 ohms.
Calcul du nombre de spires
Partant de cette inductance de 3,18 µH et du coefficient
AL
correspondant au tore choisi il sera facile de calculer le nombre
de tours nécessaire.
Exemple :
Le tore choisi est un tore en ferrite référence
Amidon FT50-61. Dans le second tableau de la page de caractéristiques
des tores Amidon on peut lire que AL = 68
Ce nombre de tours est approximatif, étant donné
la tolérance de + ou - 20% sur la perméabilité
initiale et l'influence de la tampérature, de la fréquence,
de l'induction... mais c'est un bon ordre de grandeur. De toute
façon, pour un transformateur, c'est le rapport de transformation
qui importe, donc le rapport entre les nombre de tours des enroulements
primaires et secondaires.
Diamètre du fil
Un fil trop fin risque de chauffer et de faire augmenter la température
du tore et sa résistance participera à la dégradation
du facteur de qualité du bobinage. Trop gros, le fil tiendra
trop de place et limitera le nombre de spires bobinable sur le
tore. Dans une ligne bifilaire, le diamètre du fil détermine
en partie l'impédance spécifique de la ligne (voir
: La ligne bifilaire).
Le tableau ci-dessous donne le nombre maximum de tours jointifs
sur une seule couche à l'intérieur d'un tore compte
tenu de son diamètre intérieur D en mm et
du diamètre d du fil en mm. En pratique le nombre
de tours possible est inférieur de 10 à 20 %.
On compte un tour à chaque fois que le fil passe à
l'intérieur du tore, ainsi une perle enfilée sur
un câble représente un "bobinage" à
un tour.
d(mm) |
0,1 | 0,2 | 0,25 | 0,3 | 0,4 | 0,5 | 0,6 | 0,7 | 0,8 | 1 | 1,25 | |
D(mm) | ||||||||||||
FT-23- | 3,0 | 93 | 45 | 35 | 29 | 21 | 16 | 13 | 11 | 9 | 6 | 5 |
FT-37- | 4,7 | 146 | 71 | 57 | 47 | 34 | 27 | 22 | 18 | 16 | 12 | 9 |
FT-50- | 7,1 | 221 | 109 | 87 | 72 | 53 | 42 | 34 | 29 | 25 | 19 | 15 |
FT-50A- | 7,9 | 246 | 121 | 96 | 80 | 59 | 47 | 38 | 32 | 28 | 22 | 17 |
FT-50B- | 7,9 | 246 | 121 | 96 | 80 | 59 | 47 | 38 | 32 | 28 | 22 | 17 |
FT-82- | 13,1 | 409 | 203 | 162 | 134 | 100 | 79 | 65 | 56 | 48 | 38 | 30 |
FT-87- | 13,7 | 428 | 212 | 169 | 140 | 105 | 83 | 69 | 58 | 51 | 40 | 31 |
FT-87A- | 13,7 | 428 | 212 | 169 | 140 | 105 | 83 | 69 | 58 | 51 | 40 | 31 |
FT-114- | 19,1 | 595 | 296 | 236 | 196 | 146 | 117 | 97 | 82 | 72 | 57 | 45 |
FT-114A- | 19,1 | 595 | 296 | 236 | 196 | 146 | 117 | 97 | 82 | 72 | 57 | 45 |
FT-125- | 19,1 | 595 | 296 | 236 | 196 | 146 | 117 | 97 | 82 | 72 | 57 | 45 |
FT-140- | 22,9 | 715 | 356 | 284 | 236 | 176 | 140 | 117 | 99 | 87 | 69 | 54 |
FT-150- | 19,1 | 595 | 296 | 236 | 196 | 146 | 117 | 97 | 82 | 72 | 57 | 45 |
FT-150A- | 19,1 | 595 | 296 | 236 | 196 | 146 | 117 | 97 | 82 | 72 | 57 | 45 |
FT-193- | 31,8 | 994 | 496 | 396 | 329 | 246 | 196 | 163 | 139 | 122 | 97 | 77 |
FT-193A- | 31,8 | 994 | 496 | 396 | 329 | 246 | 196 | 163 | 139 | 122 | 97 | 77 |
FT-200- | 30,5 | 954 | 476 | 380 | 316 | 236 | 188 | 156 | 134 | 117 | 93 | 73 |
FT-240- | 35,6 | 1114 | 555 | 444 | 369 | 276 | 220 | 183 | 156 | 137 | 109 | 86 |
FT-337- | 55,5 | 1742 | 869 | 695 | 579 | 433 | 346 | 288 | 246 | 215 | 171 | 136 |
On commencera
par calculer la longueur de fil nécessaire pour réaliser
tout l'enroulement en prévoyant 20% de spires supplémentaires.
Pour cela, le plus simple est de bobiner quelques spires du fil
(ou de la ligne choisie) et de mesurer la longueur nécessaire.
Il suffit ensuite de diviser la longueur mesurée par le
nombre de spires pour obtenir la longueur d'une spire. Prévoir
au minimum 2 fois 10 cm supplémentaires pour les connexions
et la manipulation du fil.
En BF, on aura un grand nombre de spires de fil fin. On pourra
utiliser une navette, sorte de baguette rigide, longue et fine
munie d'encoches à chaque extrémité et sur
laquelle on bobinera, dans le sens de la longueur, la totalité
du fil nécessaire.
Il faut essayer de bien plaquer le fil à la surface du
tore pour limiter les fuites sans toutefois abimer l'isolant sur
les arêtes. Ne pas tirer trop fort, les petits tores sont
fragiles.
Pour limiter la capacité entre spires et celles entre les
connexions de sortie des bobines HF, il importe de bien répartir
les spires du bobinage en gardant un angle de 30 à 60°
entre les extrémités de la self comme sur la photo
On peut ajuster légèrement l'inductance d'une self
en resserrant ou écartant ses spires. Bloquer ensuite le
bobinage à l'aide de paraffine ou de colle.