Les taches solaires
C'est
Galilée qui, vers 1610, remarqua la présence sur
le disque solaire de taches sombres grâce à la première
lunette astronomique. Par la suite, l'observatoire de Zurich
en poursuivit l'observation.
Elles apparaissent dans la photosphère comme une zone
sombre (l'ombre) entourée d'une région plus claire
(la pénombre).
Leur plus grande dimension peut atteindre plusieurs dizaines
de milliers de km, comme celle du 4 février 1946 qui atteignit
250 000km.
La température de l'ombre est de l'ordre de 4500°K
(photosphère : environ 6000°K).
Elles se développent dans une zone comprise entre les
40ème parallèles de la sphère solaire.
L'observation des taches solaire est facile et permet de constater
la rotation du soleil sur lui-même en 27j. Il suffit pour
cela de
projeter l'image du soleil sur une feuille de papier blanc à
l'aide d'une simple paire de jumelle.
Le cycle solaire de 11 ans
Dans
l'absolu, l'activité solaire est réglée
par un cycle d'une période moyenne de 11,2 ans d'un maximum
au suivant mais la période peut varier entre 8 et 15 ans.
L'amplitude des maxima peut aller du simple au triple.Le cycle
de 11 ans a été déterminé pour la
première fois par l'astronome amateur allemand Heinrich
Schwabe vers 1843.
En 1849, l'astronome suisse Rudolf Wolf établit une méthode
de calcul de l'activité solaire basé sur le nombre
de taches.
Les cycles de Schwabe sont numérotés à partir
du maxima de 1761 (voir tableau). Sur la courbe ci-contre les
variations estimées pour la fin du cycle 23 ont été
tracées en rouge.
Wolf a également remarqué un cycle de variation
des maxima d'une période de 90 ans.
Un cycle de 179 ans peut être également mis en évidence.
Une théorie (K.D. WOOD) donne pour raison de ce cycle
les "marées" solaires provoquées par
les planètes du système solaire, principalement
Vénus, Terre, Mars et Jupiter ; la période de révolution
de Mercure étant trop faible vis à vis de la durée
du cycle de 11 ans.
Pendant les années d'activité maximale on constate
une augmentation :
* du nombre de taches solaires
* du rayonnement corpusculaire
* du rayonnement électromagnétique
Maxima des cycles solaires
A partir des observations passées la courbe de variation
du nombre de Wolf a pu être reconstituée. Le maximum
du cycle n°1 a eu lieu vers 1761. En 2023, le cycle 25 est
en pleine croissance et pourrait passer par un maximum vers 2025.
1 |
1761 |
9 |
1848 |
17 |
1939 |
25 |
(2025) |
2 |
1770 |
10 |
1860 |
18 |
1947 |
26 |
|
3 |
1778 |
11 |
1872 |
19 |
1958 |
27 |
|
4 |
1788 |
12 |
1884 |
20 |
1968 |
28 |
|
5 |
1804 |
13 |
1894 |
21 |
1981 |
29 |
|
6 |
1816 |
14 |
1906 |
22 |
1991 |
30 |
|
7 |
1828 |
15 |
1917 |
23 |
2001 |
31 |
|
8 |
1838 |
16 |
1928 |
24 |
2014 |
32 |
|
Le nombre de Wolf ou Sunspot Number (SSN)
La
formule suivante permet d'estimer l'activité solaire R
(nombre de Wolf) en fonction du nombre (t) de taches,
du nombre (g) de groupes de taches et d'un coefficient
k corrigeant le résultat en fonction des moyens
d'observation (observateur, instrument...).
R=k(t+10g)
Le nombre de Wolf maximum du cycle 19 a atteint 190 tandis que
le cycle 14 n'a pas dépassé 70.
Pour rendre compte des variations à moyen terme de l'activité
solaire on représente généralement ces variations
par une courbe lissée. Cette représentation ne
montre pas l'amplitude des variations autour de la moyenne. Le
graphe ci-contre surperpose la tendance à moyen terme
en 2000/2001 et les variations mensuelles pour la même
époque.
Le SSN officiel est déterminé par le SIDC (Sunspot
Index Data Center) à Bruxelles.
Malgré son imprécision, le nombre de Wolf a l'intérêt
d'exister depuis 250 ans tandis que l'observation scientifique
avec des moyens modernes comme la mesure du flux solaire n'a
que quelques cycles dans ses bases de données.
La mesure du flux radioélectrique
solaire
La mesure de l'amplitude du rayonnement
sur 2800 MHz (10,7cm de longueur d'onde) donne un indice d'activité
solaire plus fiable que le nombre de Wolf puisque ne dépendant
pas des moyens d'observation. On l'exprime en W/Hz/m² ou
plus commodément en sfu (solar flux unit) tel que
1 sfu = 10-22W/m²/Hz (10 puissance-22). Il est
effectué à Penticton en Colombie Britannique (Canada).
La corrélation entre flux solaire mesuré sur 2800
MHz et SSN est grande comme on peut le voir sur le graphe ci-contre.
L'échelle des ordonnées est commune au SSN et au
flux solaire exprimé en sfu.
Intérêt de l'étude
du cycle solaire
L'étude de l'activité solaire permet de comprendre
les phénomènes de propagation des ondes et de prévoir
non seulement les possilités de communication à
longue distance sur les bandes décamétriques mais
aussi d'éventuelles perturbations des communications radioélectriques
sur Terre.
Pour les radioamateurs les prévisions de l'activité
solaire sont une bonne base pour effectuer des prévisions
de propagation sur les différentes bandes et sur les principaux
circuits. A moyen terme on pourra s'en servir pour organiser
sa station et ses antennes en planifiant la maintenance ou l'installation
des antennes décamétriques pour les bandes supérieures
à 10 MHz en période de minima de l'activité
solaire. A court terme on a vu plus haut qu'il pouvait y avoir
des variations extrêmement grandes autour de cette moyenne
et qu'une forte activité peut se produire en dehors des
années de maxima.
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