Les perturbations solaires
Retour au menu : Accueil - Index général - La propagation


Voir aussi : le Soleil - Le cycle solaire - L'ionosphère -

  Eruption solaire

    Une éruption solaire est un événement primordial de l'activité du Soleil. Elle se produit à la surface de la photosphère et projette au travers de la chromosphère un jet de matière ionisée qui se perd dans la couronne à des centaines de milliers de km d'altitude. En plus des particules et des rayons cosmiques, l'éruption s'accompagne d'un intense rayonnement (UV, rayons X...) qui perturbe les transmissions radioélectriques terrestre (orage magnétique) et provoque l'apparition des aurores polaires.
La première éruption solaire observée le fut par l'astronome anglais Carrington le 1er septembre 1859 lorsqu'il constata l'apparition d'une tache très lumineuse à la surface du Soleil qui perdura pendant 5 minutes.


Les sursauts solaires

    Les sursauts solaires sont les manifestations radioélectriques des éruptions solaires. Ils se produisent surtout en période de grande activité solaire en accompagnant l'évolution des taches. Leurs effets vient s'ajouter au rayonnement du ''Soleil calme'' et aux variations lentes et peuvent provoquer des perturbations graves dans les radio-communications .
On distingue 4 types principaux de sursauts solaires, numérotés de
I à IV. Ils sont caractérisés par leur origine, la bande de fréquence des signaux émis et la durée du phénomène. Certains sursauts s'accompagnent de l'émission de rayons X mous et ultra-violets.

Sursaut de type
I
Origine : au dessus des taches solaires importantes.
Bande de fréquence : ondes métriques sur une largeur de quelques mégahertz avec une dérive (de 1 à 20 MHz/sec) qui peut être positive ou négative.
Durée : <1 seconde
Remarques : pendant les orages de bruit radioélectrique.

Sursaut de type
II
Origine : éruptions chromosphèriques
Bande de fréquence : ondes métriques (entre 100 et 200 MHz) dont la fréquence diminue lentement (0,25MHz/sec). Ce sont les sursauts à dérive lente de fréquence.
Durée : plusieurs minutes
Remarques : oscillations du plasma. Phénomène rare. Aurores polaires, orages magnétiques et perturbations des communications radio se manifestent quelques dizaines d'heures après l'éruption.

Sursaut de type
III
Origine : éruptions chromosphèriques
Bande de fréquence : ondes métriques à hectomètriques (100 kHz à 600 MHz) dont la fréquence diminue rapidement. Il s'agit de sursauts à dérive rapide de fréquence.
Durée : de quelques secondes à plusieurs minutes.
Remarques : oscillations du plasma

Sursaut de type
IV
Origine : éruptions chromosphèriques
Bande de fréquence : large bande de fréquences stables (sursaut continuum) pouvant aller de quelques MHz à plus de 70 GHz.
Durée : parfois plusieurs heures.
Remarques : rayonnement provoqué par des électrons se déplaçant dans un champ magnétique à des vitesses se rapprochant de celle de la lumière (effet ''synchrotron''). Phénomène relativement rare et s'accompagnant d'un renforcement des rayons cosmiques solaires.

Orage magnétique

    
Un orage magnétique (synonyme de tempête magnétique) provoque des fluctuations brusques et intenses du magnétisme terrestre liées aux variations de l'activité solaire.
Principaux effets :
* variation de la direction de l'aiguille de la boussole
* fluctuations de l'intensité de l'induction magnétique, principalement la composante horizontale.
* bruit électrique induits dans les câbles téléphoniques
* perturbations importantes de la propagation ionosphèrique des ondes radioélectriques.
* apparitions des aurores polaires

On distingue :
* orage à début brusque (SSC : Storm Sudden Commencent) touchant toutes les latitudes, plus intenses pendant les maxima du cycle solaire et suivant les éruptions solaires chromosphèriques de quelques dizaines d'heures. Est accompagné d'une intense émission de rayons UV affectant les couches ionosphèriques D et E s'ajoutant à des averses de protons rapides.
* orage à début progressif : d'intensité moyenne, aux conséquences plus localisées et se produisant souvent avec une certaine régularité correspondant à la période de rotation du Soleil sur lui-même.

La surveillance de l'activité solaire peut aider à prédire certaines perturbations dans la propagation des ondes dont les conséquences peuvent être graves pour les télécommunications.