Définition
L'ionosphère
est une région de l'atmosphère située entre
la mésosphère et la magnétosphère,
c'est à dire entre 60 et 800 km d'altitude. Elle est constituée
de gaz fortement ionisés à très faible pression
(entre 2.10-2 mb et 1.10-8 mb) et à haute température
(-20 à +1000°C)
Historique
1901 : Marconi établit une liaison transatlantique par
radio.
1902 : Les ondes électromagnétiques ne se propagent
qu'en ligne droite, du moins dans un milieu homogène.
Pour expliquer comment les signaux radiotélégraphiques
émis par Marconi ont pu s'affranchir de la rotondité
de la Terre, Oliver HEAVISIDE en Angleterre et Arthur KENNELLY
en Amérique imaginent l'existence à très
haute altitude de couches réfléchissantes pour
les ondes radio : les couches de Kennelly-Heaviside.
1925 : Le physicien anglais Edward APPLETON met en évidence
par l'expérience la présence des couches imaginées
par Heaviside et Kennelly.
1925 : peu après Appleton, les physiciens américains
Gregory Breit et Merle Antony TUVE mesurent la hauteur des couches
de l'ionosphère à l'aide d'un émetteur d'impulsions
radioélectriques.
1929 Le mot ionosphere, proposé par Robert WATSON-WATT,
remplace celui de couches de Kennelly-Heaviside
1931 Sidney Chapman élabore sa théorie de formation
des couches de l'ionosphère par l'action du rayonnement
UV solaire.
Principe
La pression de l'air qui constitue l'atmosphère
diminue à mesure que l'on s'éloigne de la surface
du sol. A 60 km d'altitude elle n'est plus que de 2 pascals.
Au-delà de 60 km d'altitude, l'atmosphère n'agit
plus guère comme filtre du rayonnement solaire et cosmique,
les rayons UV et rayon X sont de plus en plus agressifs et provoquent
une ionisation des molécules de gaz (azote, oxygène...)
de l'air en arrachant des électrons aux atomes les constituant.
Parmi les molécules d'air se trouvent donc des ions positifs
(molécules ou atomes à qui il manque un ou plusieurs
électrons) et des électrons orphelins (ou célibataires
!).
Dans la partie basse de l'ionosphère la densité
de molécules d'air est encore élevée, la
promiscuité entre électrons et ions est grande
et un électron peut retrouver rapidement un ion positif
: la ''recombinaison'' est rapide. Dans les couches les plus
hautes, la recombinaison est plus lente et l'ionisation ne disparaît
que lentement après que le rayonnement solaire se soit
interrompu avec le coucher du Soleil.
Etude de l'ionosphère
Le
sondeur vertical est une sorte de radar dont la fréquence
est variable entre 1 et 30 MHz. L'émetteur envoie des
impulsions très brèves qui sont réfléchies
à une altitude dépendant de la fréquence
et de la densité électronique dans l'ionosphère.
La mesure du temps séparant l'impulsion émise et
la réception de l'écho permet de calculer l'altitude
à laquelle s'est effectuée la réflexion.
Le tracé de cette altitude en fonction de la fréquence
est un ionogramme. Sur la figure ci-contre on peut voir que pour
la fréquence de 5 MHz, la couche F2 renvoie l'onde émise
verticalement à une hauteur virtuelle
de 290 et de 330 km environ.
Depuis 1960, les satellites artificiels et sondes spatiales ont
permis une meilleure compréhension des phénomènes
ionosphériques.
Les couches
On distingue généralement
3 couches aux propriétés particulières vis-à-vis
de la propagation des ondes.
Couche D : altitude de 60 à 90 km, pression 2 Pa,
température -76°C densité électronique
1010 e/m3.
Constituée d'ions polyatomiques. Absorbante pour les ondes
de fréquence inférieure à quelques MHz,
elle disparaît immédiatement après le coucher
du Soleil.
Couche E : altitude de 90 à 120 km, pression 0,01
Pa, température -50°C densité électronique
1011 e/m3.
Constituée d'oxygène et monoxyde d'azote moléculaires
ionisées et d'ions météoritiques. Diurne
et présente tout au long du cycle solaire. Elle réfléchit
les ondes de quelques MHz jusqu'à une fréquence
limite qui dépend de l'angle d'incidence de l'onde sur
la couche et de la densité de celle-ci. Au moment du solstice
d'été (mai à août) apparaissent parfois
pendant quelques dizaines de minutes, voire quelques heures,
des "nuages" fortement ionisés dans la couche
E (on parle de ''sporadique E'' ou
''Es'')
Couche F : altitude de 120 à 800 km, pression 1.10-4
Pa, température 1000°C densité électronique
1010 e/m3.
Constituée d'atomes d'oxygène, d'azote ainsi que
d'hydrogène. Très dépendante de l'activité
solaire, elle est particulièrement présente pendant
les maxima du cycle solaire. Son altitude fluctue en fonction
du rayonnement solaire et se décompose pendant la journée
en deux sous-couches F1 et F2. Elle s'atténue disparaît
la nuit plusieurs heures après le coucher du Soleil mais
il arrive qu'elle persiste toute la nuit lors des maxima d'activité
solaire. Comme pour la couche E, son rôle est essentiel
pour la propagation des ondes courtes.
Evolution des différentes
couches en fonction de l'heure
L'ionisation
variant énormément en fonction du cycles solaire,
de la saison, de l'heure du jour... les couches qui nous intéressent
évoluent dans les mêmes proportions. Le diagramme
ci-contre, très grossier, pourrait correspondre à
une journée d'été sous une latitude moyenne
de l'hémisphère nord, en période de maximum
du cycle solaire. On peut y voir le dédoublement de la
couche F en F1 et F2 en même temps que l'apparition de
la couche E et de la couche D pendant la journée.
Profil d'ionisation
Le nombre d'électrons par
m3 N varie non seulement en fonction de l'altitude mais
aussi en fonction de l'époque et de l'heure. Sur le diagramme
ci-contre sont représentées en fonction de l'altitude
:
- en bleu, la variation de N la nuit
- en rouge, la variation de N le jour
Ces valeurs sont un exemple-type correspondant à une latitude
moyenne. Elles peuvent être assez différentes en
fonction de l'activité solaire.
A droite des courbes sont indiquées la position approximative
des différentes régions D, E et F.
Le profil d'ionisation permet de déterminer la fréquence
critique ainsi que la hauteur virtuelle
à laquelle s'effectuent les réflexions des ondes.
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