Dans
l'espace, une onde se déplace à la vitesse de la
lumière et se répand dans toutes les directions
à la fois, perdant de son amplitude parce que l'énergie
qu'elle transporte est répartie à chaque seconde
sur un volume beaucoup plus grand.
Dans une ligne, l'énergie est canalisée comme un
train sur des rails, et s'il n'y avait pas les pertes, l'amplitude
de l'onde serait constante quelque soit le segment de la ligne
sur laquelle on la mesurerait.
A condition que la ligne soit infinie ou correctement chargée.
Déplacement d'une impulsion
Une ligne (bifilaire ou coaxiale)
de longueur infinie est branchée sur une source de courant
continu de force-électromotrice E au travers d'un bouton
poussoir P. Si on presse sur P un court instant,
l'impulsion d'amplitude E (on néglige la résistance
interne de la source) va se déplacer dans la ligne à
très grande vitesse en filant vers l'infini.
Comme la ligne est supposée sans perte, l'amplitude de
l'impulsion restera constante.
Propagation d'une onde
Si on remplace la source de courant
continu par un générateur HF, en appuyant un bref
instant sur le poussoir, le court signal va se propager dans
les deux conducteurs de la ligne en provoquant la formation d'une
onde se déplaçant dans le diélectrique situé
entre les deux conducteurs. De la nature de ce diélectrique,
donc de la permittivité du matériau utilisé
va dépendre la vitesse de propagation de l'onde.
Exemple :
Dans un câble coaxial isolé au polyéthylène,
la vitesse de propagation de l'onde
est d'environ 0,66 fois la célérité de la
lumière, c'est à dire environ 200 000 km/s
Si l'on chronomètre une durée de 0,000001 seconde,
la distance physique parcourue pendant cette période sera
de 0,2 km soit une longueur de 200 mètres.
A titre de comparaison, la distance parcourue pendant la même
période sur une ligne bifilaire serait d'environ 270 mètres.
Comme la ligne est infinie et que la vitesse est constante, au
bout d'une minute le "bip" émis sera à
12 millions de km de la source.
Pertes en ligne
Comme la ligne parfaite n'existe pas, l'amplitude de l'onde diminue
au fur et à mesure de sa progression. L'affaiblissement
pour 100 mètres est de l'ordre de 16dB pour un câble
RG58 à 100 MHz, ce qui signifie que 100 watts appliqués
à l'entrée d'une ligne de 20 mètres de longueur
ne sont plus que 49 watts. Les 51 watts perdus ont été
dissipés dans la ligne. Ces pertes augmentent avec la
fréquence. Si on néglige cet affaiblissement, ce
qui est acceptable pour les faibles longueurs de ligne, l'amplitude
des ondes progressives peut être considéré
comme constante d'un bout à l'autre de la ligne. (voir
: Les pertes dans une ligne
)
Adaptation de la charge à la
ligne
En pratique la longueur d'une ligne n'est jamais infinie, un
câble d'alimentation d'une antenne
est généralement de l'ordre de 10 à 20 mètres.
Toutefois ce câble se comporte vis à vis de l'onde
qu'il transporte comme une ligne infinie si l'impédance
de la charge (l'antenne) qu'il alimente est égal à
l'impédance caractéristique Zc de la ligne. A sa
fréquence de résonance, un dipôle demi-onde
déployé dans l'espace a une impédance de
72 ohms en son centre là où est raccordé
le câble coaxial de 75 ohms : on peut considérer
que l'adaptation d'impédance est réalisée,
l'émetteur aura l'impression de débiter sur une
ligne infinie ou sur une résistance de 72 ohms.
Application des ondes progressives
Dans la majorité des systèmes d'antennes, la ligne
d'alimentation ne rayonne pas. Elle est le siège d'ondes
progressives qui transportent l'énergie de l'émetteur
à l'antenne ou de l'antenne au récepteur. Toutefois,
en cas de désadaptation d'impédance au niveau de
l'antenne, l'onde progressive directe se réfléchira
partiellement à l'extrémité de la ligne
et une onde stationnaire s'installera
sur la ligne.
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