Voir aussi : électromagnétisme
- Le tore ferrite - le
ferrite - caractéristiques
de quelques tores Amidon - Self HF
sur tore en poudre de fer - le
transformateur - Les inductances
HF - Les bobinages HF sur tore ferrite
- Ligne bifilaire
torsadée - Les
baluns -
Les transformateurs à large bande sont utilisés
dans beaucoup de domaines de la radio d'amateur, par exemple pour
relier entre eux deux étages dont l'impédance de
sortie du premier ne correspond pas à la fréquence
d'entrée du suivant. Dans l'amplificateur FI (moyenne fréquence)
d'un récepteur superhétérodyne la bande de
fréquences est étroite, donc on a intérêt
à utiliser des circuits sélectifs, les transfos
FI ou MF, par exemple sur 455kHz ou 10,7MHz. Par contre, dans
la chaîne d'amplification de puissance (le PA) d'un émetteur
multi-bandes couvrant de 3,5 à 29,7 MHz, l'utilisation
de circuits sélectifs imposerait une multitude de composants
et surtout de commutateurs : c'est là que les transfos
à large bande s'imposent. On ne retrouve alors les circuits
sélectifs (filtres de bande ou passe-bas) qu'en sortie
de l'émetteur.
Il existe plusieurs méthodes pour réaliser un transfo
large bande. On verra ici seulement ceux qui sont bobinés
sur un tore ferrite.
Avantages du tore
En tant que circuit magnétique
d'un transformateur à large bande, le tore :
- permet d'utiliser moins de spires pour la même inductance
grâce à sa grande perméabilité.
- présente très peu de fuites, donc peu de rayonnement
parasites et pas de couplage avec les autres circuits.
On choisit généralement un ferrite dont la perméabilité
diminue lorsque la fréquence augmente. Cette caractéristique
permet de contrer l'augmentation de XL lorsque
la fréquence augmente, puisque XL
est proportionnelle à la fréquence :
et que L est proportionnelle à la perméabilité
magnétique du noyau :
Aux fréquences les plus basses, l'influence du noyau est
maximum, tandis qu'aux fréquences les plus hautes on se
trouve en présence d'une self pratiquement sans noyau puisque
µr a fortement diminué.
Un des inconvénients des ferrites est leur faculté
à se saturer, c'est pourquoi on peut leur préférer
les noyaux à poudre de fer dans
les applications de puissance en HF. Par contre, à faible
puissance, leur perméabilité élevée
permet de réaliser des selfs avec un très petit
nombre de spires, donc avec une résistance plus faibles
et moins de pertes.
Les dimensions du tores sont déterminés par la puissance
à transmettre et par le nombre de spires. Voir Les
bobinages HF sur tore ferrite.
Différents types de transformateurs à large bande
On distingue deux type de transfo
à large bande :
- conventionnel, avec enroulement primaire et secondaire séparés
comme dans un transformateur d'alimentation
- à lignes, bifilaire (ou à 3, 4 fils)
Chacun d'eux a ses avantages et ses domaines d'application.
Transformateur conventionnel
Il permet
de réaliser théoriquement n'importe quel rapport
de transformation et permet de séparer les composantes
continue et alternative du signal. Le calcul du nombre de spires
s'effectue de la façon suivante :
- prendre l'impédance de charge de l'enroulement le plus
petit et la multiplier par 4 (au minimum) pour obtenir XL,
la réactance de cet enroulement.
- calculer l'inductance correspondant à cette réactance
pour la fréquence d'utilisation la plus basse
- déterminer le nombre de spires Np en fonction
de celle inductance et du facteur AL du tore
- calculer k le rapport du nombre de spires en prenant
la racine carrée du rapport de transformation d'impédance.
- calculer le nombre de spires de l'autre enroulement en multipliant
k par Np
Bobinage
Deux méthodes sont possibles pour le couplage des enroulements
primaires et secondaires :
- figure (1) les enroulements sont superposés. Au couplage
magnétique, qui est au maximum, s'ajoute un couplage capacitif
pas toujours souhaitable.
- figure (2) les enroulements sont franchement séparés.
Cette façon de faire est possible si le nombre de spires
de chaque enroulement n'est pas excessif. Dans un transformateur
conventionnel, les capacités entre spires et l'inductance
de chaque enroulement forment un circuit oscillant dont la fréquence
de résonance doit être située au-dessus de
la bande de fréquence utile.
Les transformateurs de puissance sont généralement
réalisés en groupant des tores ou en utilisant des
ferrites à deux trous.
Couplage par transformateur conventionnel
Les trois câblages classiques
de transformateurs à large bande :
- (a) abaisseur d'impédance
- (b) élévateur d'impédance
- (c) déphaseur de 180°
On pourrait y ajouter l'autotransformateur qui est une self à
prise intermédiaire.
Transformateur à ligne de transmission (TLT)
Ce type de transformateur est
le plus répandu pour la réalisation de baluns et
dans tous les cas d'adaptation d'impédance entre deux lignes.
Un de ses inconvénients est qu'il ne permet qu'un nombre
limité de rapport de transformation représentés
généralement par des nombres entiers : 4, 9, 16
mais la combinaison de plusieurs enroulements et transformateurs
peut permettre d'obtenir des rapport fractionnaires (4/9..). Par
rapport au transfomateur conventionnel, le TLT a généralement
une bande passante plus large et ses pertes d'insertion sont plus
faibles.
Dans les mélangeurs équilibrés à diodes
schottky, les tores utilisés sont très petits, les
puissances mises en jeu ne dépassant pas quelques dizaines
de milliwatts en général. A l'opposé, les
baluns ou les transformateurs des amplificateurs à large
bande peuvent supporter plusieurs centaines de watts.
La ligne utilisée peut être un câble coaxial
de faible diamètre ou, plus couramment, une ligne constituée
de 2,3 ou 4 fils isolés et torsadés entre eux (voir
Ligne bifilaire torsadée).
Son impédance caractéristique est proche de l'impédance
la plus faible (par ex. 50 ohms). On utilise généralement
des ferrites Zinc-Nickel dont
la perméabilité initiale est comprise entre 500
et 1500.
Le bobinage de la ligne sur le tore est relativement facile car
le nombre de spires est généralement faible et la
longueur de ligne est de l'ordre de quelques dizaines de cm. C'est
la manière de câbler les enroulements qui détermine
le fonctionnement du transformateur.
Transformateur à ligne de rapport 1:1
Ce type
de transfo n'est pas un balun, puisque sortie et entrée
sont asymétriques, raccordées à un câble
coaxial. C'est un bon point de départ pour réaliser
un balun ou un transfor déphaseur. Il laisse passer le
courant continu, ce qui peut être un avantage dans le cas
d'alimentation d'un préamplificateur par l'intermédiaire
d'un câble coaxial.
Transformateur à ligne de
rapport 4:1
Ce transformateur est évidemment
abaisseur d'impédance dans un sens et élevateur
dans l'autre. On peut en comprendre sommairement le fonctionnement
si on considère les deux enroulements en série et
comportant le même nombre de spires. La tension aux bornes
de 4 et 1 est le double de celle aux bornes de 3 et 1.
Les points noirs près de 3 et de 1 symbolisent le début
de l'enroulement.
Transformateur à ligne de rapport
9:1
Ici 4 fils sont torsadés ensemble pour réaliser
une ligne quadrifilaire. Pour un rapport de 16:1 on utiliserait
une ligne de 6 fils torsadés bobinée sur un seul
tore (ou encore 2 transfos 4:1 en série).
Le fil utilisé doit être bien sûr plus fin
que celui utilisé pour une ligne bifilaire, ce qui limite
l'intensité du courant.