Voir aussi : Longueur
électrique d'une ligne -
Malgré son aspect rébarbatif l'abaque de Smith est
un outil facile à utiliser. Avant l'avènement de
l'informatique, on ne le rencontrait guère que sur papier
mais à présent la plupart des logiciels de simulation
en HF présentent des résultats sous la forme d'un
abaque de Smith. Comprendre ce dernier n'a jamais été
autant nécessaire qu'aujourd'hui.
Définition
L'abaque de Smith est un diagramme qui permet, entre autres, de
:
- représenter la variation d'impédance d'un dipôle
(antenne, filtre...) en fonction de la fréquence
- calculer l'impédance d'un réseau (boîte
de couplage, filtre) formé d'éléments réactifs
- dimensionner un circuit d'adaptation d'impédance
- calculer l'impédance d'une charge vue au travers d'une
ligne
Toute impédance de la forme Z = R ± jX peut être
représentée par un point sur le diagramme. La résistance
R peut prendre n'importe quelle valeur entre 0 et l'infini et
la réactance X peut être comprise entre - l'infini
et + l'infini.
Description
Habituellement l'abaque de Smith
se présente sous la forme d'un graphe circulaire et d'un
ensemble d'échelles (repère H). Il n'est pas nécessaire
d'en connaître tous les détails pour pouvoir en comprendre
le fonctionnement de base.
Au premier coup d'oeil on distingue :
- A : aire des réactances inductives (moitié supérieure
du cercle)
- B : aire des réactances capacitives (moitié inférieure
du cercle)
- C : axe des réactances nulles (ou résistances
pures)
- D : origine de l'axe C, résistance nulle
- E : centre du cercle correspondant à l'impédance
Z=1+j0
- F : extrémité de l'axe C, résistance (et
réactances) infinies
- G : échelle des angles de déphasage et longueurs
de lignes
- H : ensemble d'échelles facilitant les calculs de pertes,
ROS...
Le positionnement d'une impédance Z se fait au travers
de ses deux composantes R et X.
Les valeurs des réactances X et des résistances
R sont repérables à l'aide de deux familles de cercles
:
- cercles des résistances
- cercles des réactances
D'autres cercles sont utilisés :
- cercles des ROS constants
- cercles de stabilité
- cercles des facteurs de bruits
- cercles des facteurs Q constants
- ...
La plupart des notions permettant d'expliquer le fonctionnement
des lignes peuvent être comprises grâce à l'abaque
de Smith.
Par exemple :
- Angle du coefficient de réflexion
- Pertes dans une ligne et influence
sur le ROS
- Transformation de l'impédance
d'une charge par un tronçon de ligne
- Fonctionnement d'une ligne ouverte et
fermée
- Stubs série et parallèle
Cercles des résistances constantes
En observant la reproduction ci-dessus on remarque un ensemble
de cercles tangents au point F : ce sont les
cercles de résistance constante. Tous les points rouge
sur la figure correspondent à des impédances complexes
dont la composante résistive est égale à
0,3.
Le cercle des résistances nulles est également l'axe
des réactances. Il constitue la limite de l'abaque, son
centre est le point de l'impédance de référence
; par exemple : Z=50+j0
Le segment DF est l'axe des résistances.
Le point D correspond à une impédance nulle
: Z=0+j0 (par exemple un court-circuit)
Le point F représente une impédance dont
la composante résistive a une valeur infinie (par exemple
une ligne ouverte).
Cercles des réactances constantes
Le deuxième ensemble de
cercles est celui des réactances. Les centres de chacun
de ces cercles sont situés sur une droite tangente en F
au cercle des résistances nulles (en gris sur la figure)
qui est aussi l'axe des réactances.
Tous les points situés sur un même cercle correspondent
à des impédances dont la partie réactive
a la même valeur. Par exemple, tous les points bleus ont
la même réactance -j0,4.
Les cercles des réactances inductives (en rouge sur la
figure) sont situés au dessus de l'axe des résistances,
les cercles des réactances capacitives (en bleu sur la
figure) sont situés au dessous de l'axe des résistances.
Le cercle des réactances nulles (en noir sur la figure)
a un rayon infini, c'est aussi l'axe des résistances.
Positionnement d'un point, normalisation
Dans les problèmes faisant
intervenir une ligne, l'impédance caractéristique
de la ligne sert de valeur de référence pour les
calculs, c'est elle qui est représentée par le point
central de l'abaque.
Il existe des abaques sur papier avec la référence
50 ohms mais, comme il n'est pas possible d'imprimer des abaques
pour toutes les valeurs d'impédance de ligne (75, 300,
400, 600...) on se sert d'un diagramme universel et pour pouvoir
traiter tous les cas quelque soit la valeur de l'impédance
caractéristique Zo de la ligne, il existe un support papier
normalisé dont la référence centrale est
Z=1,0+j0. Ce principe a aussi d'autres avantages : affichage direct
de la valeur du ROS, par exemple.
Si Zo=50 ohms, il suffit de diviser par 50 chacun des termes
de l'impédance complexe. Le résultat est alors un
nombre complexe sans unité.
Exemple 1 :
Soit l'impédance Z=15+j20 ohms. En divisant par 50 ohms
chaque terme de Z on "normalise" Z et on obtient 0,3+j0,4
encore appelée "impédance réduite".
Ce point est à l'intersection du cercle des résistances
égales à 0,3 et du cercle des réactances
égales à +0,4
Pour retrouver l'impédance en ohms il suffit de multiplier
chaque terme par l'impédance de référence.
Exemple 2 :
Le point 1,4-j1,2 représente l'impédance Z = 1,4x50-j1,2x50
= 70-j60
L'abaque de Smith permet l'utilisation très facile des
admittances, on "normalise" dont aussi les admittances
par rapport à Yo, l'admittance correspondant à l'impédance
Zo.
Cercles des ROS constants
L'ensemble des cercles de ROS constant est centré sur le
point correspondant à Zo.
Le cercle de ROS infini correspondant à celui des résistances
nulles et constitue la limite de l'abaque.
Le cercle de ROS=1 est le centre de l'abaque et correspond au
point d'impédance 1+j0, l'impédance de référence.
Tous les points situés sur un même cercle de ROS
ont un ROS identique et réciproquement, deux impédances
différentes qui provoquent le même ROS sont situées
sur le même cercle de ROS.
Voir L'abaque de Smith et le ROS